Mardi 5 Mai 2015
MickaA-l-FOREST

Installé dans le sud-ouest depuis 5 ans, Mickael Forest a remporté samedi dernier à Toulouse le Prix Le Vase d’Argent (Listed), une course importante dans le calendrier régional et 2ème étape du Défi du Galop. C’est l’occasion d’aller à la rencontre de ce jockey qui sait attendre son heure.

Vous vous êtes imposé avec Rooke samedi à Toulouse. Vous attendiez-vous à cette victoire ?

Je l’avais vu courir à Tarbes en dernier lieu et il m’avait séduit. Il avait produit un effort final plaisant, je comptais être à l’arrivée. Samedi, il a eu la course sur mesure avec du rythme et a beaucoup progressé cette année ce qui lui a permis de s’imposer.

Quelle est votre situation professionnelle actuelle ?

Je suis jockey libre depuis plus de 3 ans, je suis installé à La Teste. Je collabore avec Jules Susini qui est mon agent depuis trois ans. Il me permet d’avoir une clientèle diversifiée mais aussi fidèle avec des entraîneurs, comme Charles Gourdain ou Carme Boksai, et de pouvoir monter partout en France.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir jockey libre ?

En vérité, j’attends une place chez un entraîneur. Je suis resté dans le sud-ouest car je sais que des places vont se libérer au fil des années chez des entraîneurs. C’est une région qui me plaît et je sais que les entraîneurs qui ont un jockey maison sont fidèles, et n’hésitent pas à les faire monter à Paris également. Je suis patient, c’est tout.

Vous avez 28 ans. Comment s’est déroulé le début de votre carrière ?

Je suis arrivé au Moulin à Vent en n’étant monté à cheval qu’une seule fois ! Je suis arrivé là car on n’arrêtait pas de me dire que j’avais le gabarit d’un jockey « petit » et « menu ». J’ai passé une partie de mon apprentissage chez Gérard Collet puis chez Cédric Boutin. Mais j’ai été malchanceux à cette période.

Pourquoi ?

Car je me suis cassé l’avant-bras juste avant de débuter en course. J’ai été arrêté 4-5 mois puis deux semaines après ma reprise, je me suis cassé l’humérus. Cela m’a stoppé dans mon élan pendant un an. Je n’ai pas eu la chance de monter en course à 16 ans.

Pensez-vous que cela a déterminé la suite de votre carrière ?

Non je ne pense pas. Certes, je n’ai pas été un apprenti vedette mais je préfère ma carrière, à  celles de ceux qui ont monté plus que moi au même âge, et montent aujourd’hui moins que moi. Cela m’a fait du bien d’attendre, avec l’âge je me suis amélioré.

Pourquoi êtes-vous arrivé dans le sud-ouest, vous en êtes originaire ?

Non pas du tout, je suis né à Lyon. Je suis arrivé dans cette région en 2011 lorsque je suis entré au service de Jean-Claude Rouget. J’avais encore ma décharge, j’ai passé un an dans son écurie, cela a été une période très intense. J’y ai beaucoup appris, même si je pense que je n’avais pas, à l’époque, le tempérament et la qualité pour durer dans son écurie.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Je montais sous pression. Je suis passé d’une écurie de 50 chevaux de niveau handicap ou réclamer, à une écurie de 200 chevaux de niveau groupe pour certains. Aujourd’hui, je ne monte plus de la même manière, j’ai mûri et le fait d’être free-lance me permet d’être moins sous pression, même si j’ai moins le droit à l’erreur car je n’ai pas la stabilité d’avoir un patron fixe.

Que retenez-vous de cette période à Pau ?

Elle a été très bénéfique pour moi, j’ai pris des coups et cela m’a fait évoluer. Même si je ne suis pas dans le top 10 actuellement, je ne fais qu’évoluer pour en faire partie. Je n’hésite pas à monter partout en France.

Que peut-on vous souhaiter sur le long terme ?

Trouver une place dans une écurie et tomber sur un bon cheval qui me permettra de briller. L’an dernier j’ai été moins concentré en course car j’ai souhaité soutenir ma maman qui était malade. 2015 est une nouvelle année qui s’annonce avec déjà 14 victoires…

 

Source : Coursesepiques.com - Propos recueillis par Marion Dubois