Lundi 29 Septembre 2014
Enzo CORALLO

Enzo Corallo a perdu sa décharge au cours du mois de mai dernier. Un passage pas toujours évident pour un jeune jockey mais le salarié de Christophe Ferland ne cesse de s’illustrer.

Vous avez perdu votre décharge le 12 mai dernier. Appréhendiez-vous ce moment ?

Oui on appréhende toujours un peu, en tant que jeune jockey car c’est un cap important dans une carrière. Mais je savais que j’avais mon patron qui restait derrière moi. Nous avons de plus en plus de chevaux donc nous pouvons nous partager les montes avec Julien Augé. Je me suis aussi adjoint les services d’un agent depuis un mois. Je souhaite mettre toutes les chances de mon côté.

Vous êtes au service de Christophe Ferland depuis près de 3 ans. Comment êtes-vous arrivé chez lui ?

Je travaillais avec son beau-frère chez Elie Lellouche, il n’avait alors qu’une quinzaine de chevaux. Il cherchait un jockey avec une décharge, je suis donc arrivé à La Teste. Au début nous étions peu nombreux à cheval, j’étais très encadré et bien conseillé. J’ai pu suivre l’évolution de l’écurie.

Où avez-vous réalisé votre apprentissage ?

Chez Tony Clout pendant trois ans. Cela a été difficile pour moi car je me suis retrouvé en concurrence avec Flavien Prat. Il était né dans le monde des courses, moi non. J’ai longtemps été dans son ombre, notre patron le faisait monter en course en priorité. Mais cette rivalité m’a poussé à être meilleur. J’ai réalisé la fin de mon apprentissage chez Elie Lellouche.

Comment se sont passés vos premiers pas en compétition ?

J’ai débuté tardivement, à 19 ans car encore une fois Flavien Prat montait avant moi. Il n’y avait pas assez de chevaux pour deux. Aujourd’hui, à 23 ans, je compte près de 80 victoires. J’ai la chance de monter de temps en temps à Paris, même si je suis plus régulièrement dans le sud-ouest.

Êtes-vous satisfait de votre place actuelle ?

Oui je suis dans une écurie d’avenir. Je suis peut-être le deuxième jockey de Christophe Ferland mais le premier jockey ne peut pas être partout. Il y a de plus en plus de chevaux à l’écurie. J’ai conscience qu’il faut monter le plus possible pour se faire connaître. C’est pourquoi mon agent va m’aider à cela. Il faut se démarquer, sans oublier que c’est un métier de requins !

Comment avez-vous connu le milieu des courses hippiques ?

Grâce à mon beau-père qui jouait aux courses. Je suis originaire de Reims, un jour, nous sommes allés à la porte ouverte du Moulin à Vent à Chantilly (l’école des jockeys, NDLR). Je n’avais jamais monté à cheval mais cela m’a tenté. Les premiers mois ont été très difficiles. Aujourd’hui, je suis satisfait d’être intégré dans un milieu où j’ai commencé de zéro.

Vous avez vécu une expérience à l’étranger. Pourquoi être parti aux Etats-Unis en 2012?

J’étais demandeur auprès de mon patron, Christophe Ferland pour améliorer ma monte. Je suis parti deux mois en stage chez Patrick Biancone. C’est un excellent formateur. Grâce à lui, j’étais beaucoup plus à l’aise à cheval à mon retour. Pour me récompenser de mes efforts, il m’a fait monter cinq fois à Santa Anita. C’était vraiment une belle expérience professionnelle.

Vous avez connu une autre belle expérience professionnelle. Racontez-vous…

J’ai eu la chance d’être le cavalier d’entraînement de Dabirsim pendant une majeure partie de sa carrière. C’était un cheval excellent avec lequel je ressentais beaucoup de pression. Mais grâce à lui je suis devenu plus mature et il m’a permis d’aiguiser mon ressenti à cheval. Le voir courir c’était aussi vibrant que de monter moi-même en course. Son départ a été un gros coup pour l’écurie.

 

Source : Marion DUBOIS - coursesepiques.com