Jeudi 5 Mars 2015
Pauline Dominois

De l’ambition, Pauline Dominois en a à la pelle. Lauréate du championnat de France des femmes-jockeys l’an dernier, la jeune femme de 21 ans revient tout juste d’un séjour aux Etats-Unis. L’occasion de faire le point en ce début de saison.

Vous avez remporté le challenge des femmes jockeys. Est-ce qu’il s’agissait d’un objectif en début de saison ?

Non pas du tout je me suis prise au jeu. Ce sont les gens qui me faisaient remarquer que j’étais en tête du classement. Quand j’ai su que c’était vrai, j’ai eu envie de garder cette place ! En plus, j’ai remporté la dernière course du challenge, deux jours avant de partir aux Etats-Unis, mon objectif était atteint.

Pourquoi êtes-vous partie aux Etats-Unis ?

Car les grands jockeys partent à l’étranger, j’ai voulu faire pareil pour découvrir autre chose. J’en ai profité pour partir à la période où les chevaux travaillent moins, soit du 1er décembre au 11 janvier.

Où étiez-vous ?

J’étais à Gulfstream Park en Floride, chez Todd Pletcher. C’est mon patron français, Elie Lellouche qui m’a permise d’arriver chez cet entraîneur américain. J’ai eu l’occasion de monter à l’entraînement mais également une fois en course.

Comment était cette première participation dans les courses américaines ?

J’ai terminé dernière mais c’était super sympa quand même ! Les chevaux sont habitués à ne faire que de la vitesse. Je pense que pour les jockeys français, c’est plus facile de monter à l’étranger que l’inverse, car nous avons l’habitude des courses d’attente.

Pensez-vous déjà repartir ?

Oui, d’ailleurs deux entraîneurs américains m’ont demandé de monter pour eux après ma course mais je repartais deux jours plus tard. Je verrais l’année prochaine si je peux repartir car je suis à 23 gagnants de perdre ma décharge. C’est un moment important dans la carrière où il ne faut surtout pas se faire oublier en allant à l’étranger.

Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle saison ?

Etre encore la meilleure ! J’ai réalisé 32 gagnants en 2014, j’espère faire plus encore. Pour l’instant, je n’ai qu’un gagnant mais plusieurs places.

Comment êtes-vous arrivée dans le milieu des courses ?

Grâce au Salon du Cheval. Je montais à cheval depuis mes 4 ans, j’étais passionnée par l’animal et beaucoup moins par l’école ! J’adore les chevaux difficiles pour les calmer, les mettre en confiance.

Devenir jockey a toujours fait partie de vos ambitions ?

J’ai tout de suite voulu la meilleure place possible. Pour cela je me suis donnée les moyens d’y arriver en allant dans les meilleures écuries. Ainsi, M. Porzier m’a fait confiance et m’a permise de débuter en compétition avec une jument compliquée que je montais tous les matins. Et nous avons gagné en débutant !

Comment avez-vous réussi à vous imposer dans le milieu très masculin ?

En étant rigoureuse, sérieuse et en montrant que j’en voulais. Même si cela m’arrive d’être frustrée quand des chevaux grimpent les échelons sans moi, car d’autres jockeys les montent, mais c’est comme ça. Je suis encore apprentie, je fais au mieux même si je gagne que les courses à réclamer ! Après le travail, il y a une part de chance qui arrive pour nous aider à réussir.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Comme la meilleure en France et à l’international. Je veux réussir à être connue en gagnant des groupes en France et ailleurs. Je souhaite que l’on se souvienne de moi.

 

Source : coursesepiques.com - Propos recueillis par Marion Dubois