Lundi 25 Janvier 2010
sebastien-maillot

Originaire du Doubs, il a fait son apprentissage chez Robert Collet, pour qui il travaille toujours régulièrement, le matin, tout en étant au service de Valérie Doussin, installée entraîneur depuis un an et demi, et en gardant un statut de jockey « free-lance ». A 36 ans, et avec plus de 500 victoires, Sébastien Maillot est l’une des valeurs sûres du peloton, et il réalise un superbe début 2010, ayant déjà enregistré 5 succès (au 24 janvier) à Cagnes-sur-Mer.

Comment êtes-vous venu au monde des courses ?

J’aimais les chevaux, et je faisais partie d’un cercle hippique. Mon père, lui, jouait au tiercé, et, du fait,  je me suis intéressé aux courses proprement dites. Par le biais de ma monitrice d’équitation, j’ai pu entrer au Moulin-à-Vent, à Gouvieux, à 14 ans. Puis, je me suis accroché…

Vous êtes vous inspiré, dans votre façon de monter, de certains jockeys ?

Vu mon âge, ce sont les « anciens » qui m’ont servi de modèle. Je dois avouer que j’ai beaucoup « copié » Dominique Bœuf, par exemple. Mais parmi les jeunes, il y a des cavaliers très talentueux, à commencer par les deux Christophe : Soumillon et Lemaire.

Vous parliez de votre âge… Déjà une idée de reconversion ?

Absolument aucune. Je n’y pense même pas. Avec les doubles réunions, un peu partout, il y a du travail assuré, et, tant que le poids ne me crée pas de problème et que la forme physique suit, je ne me pose pas de questions.

Le poids, justement… Un ennemi ?

Non. Il s’est stabilisé, depuis quelques années. Je peux me mettre en selle à 53, voire 52,5 kilos, en faisant simplement attention.

N’avez-vous pas eu un restaurant, que tenait votre femme, à Chantilly ?

Si. Nous avions racheté « Chez Lequeux » au désormais regretté Alain, mais nous l’avons revendu.

Et ce restaurant était-il devenu votre « cantine » ?

Non. J’aime bien les « restaus », entre amis, mais de temps en temps, surtout pas tous les jours. Toutefois, nous y avons passé quelques bonnes soirées, qui se terminaient par une partie de pétanque…

A part la pétanque, vous avez le temps de vous consacrer à d’autres loisirs ?

Une fois rentré à la maison, après les courses, j’aime bien faire un petit match de foot, avec des copains, un tennis et, plus rarement, un golf… Et puis les soirées entre amis, dans une ambiance sympa.

Vous les aimez comment, vos amis ?

Qu’ils soient du monde des courses ou de l’extérieur, sincères, et toujours prêts à la rigolade. La franchise et la rigolade, c’est très important.

Dans quelle tenue vestimentaire vous sentez-vous à l’aise ?

Je m’habille « sportswear », mais dans les grandes occasions, pour les belles réunions, entre autres, je n’hésite pas à mettre un costume.

Admirez –vous certains professionnels ?

Je ne vais pas citer de noms mais, chez les entraîneurs, ceux qui, de par leur façon de travailler, savent amener les chevaux au top, pour le jour J, qui ne ratent pas les grands rendez-vous. Et, chez les « petits », ceux qui parviennent à garder compétitifs leurs protégés, même très modestes, en les présentant très régulièrement en compétition.

Et admirez-vous une personnalité extérieure à notre microcosme ?

 Zidane. Pour son aura, son charisme,  sa façon de jouer, et sa façon d’être, de se comporter, hors du terrain.

Pour en revenir aux courses, quel est votre meilleur souvenir ?

Le Prix Morny 2003, Groupe I, avec mon cheval de cœur, Whipper, qui m’a aussi offert deux places dans d’autres épreuves de Groupe.

Allez-vous vous accorder des vacances, avant la reprise parisienne ?

Non. Cela ne va pas être possible. On verra ça plus tard. Mais ce n’est pas un souci, j’aime ce que je fais. Je suis un bosseur. Je ne me vois pas rester au lit, le matin. Je préfère aller « galoper » mes chevaux.

2010 démarre fort, pour vous. Des objectifs ?

Je ne regarde jamais les classements annuels des jockeys, et je ne connais pas par cœur mes « statistiques ». Mais, moi qui réalise un score de 25 à 30 gagnants, en principe, chaque saison, j’en ai totalisé 50 en 2009, une bonne année. J’espère simplement faire aussi bien, en 2010, et garder le rythme de ce premier mois…

Auriez-vous pu exercer un autre métier ?

Sans doute. Si j’étais resté dans ma région, il aurait bien fallu. Mais, gamin, je ne voyais pas trop lequel et, même aujourd’hui, en me « retournant » je ne vois toujours pas.

Avez-vous des enfants ?

Kevin, qui va bientôt fêter ses 10 ans, et Anaïs, 7 ans.

Leur avez-vous transmis le virus « cheval » ?

Pas plus que cela, non. Ils sont plutôt branchés « karaté ». Ce n’est pas mal non plus…

Quelle actualité internationale vous a touché, dernièrement ?

Tous les événements de l’année passée ne sont rien, comparativement à la catastrophe qui vient de frapper Haïti. Nous – je dis « nous » en général, les français, les occidentaux - avons souvent tendance à nous plaindre, pour nos petits bobos, nos petits ennuis du quotidien, nos salaires, dans certains cas… Tout cela est bien dérisoire, quand des dizaines de milliers de gens, femmes, enfants, personnes âgées, ont trouvé subitement la mort ou ont vu se détruire tout ce qu’ils avaient…