Mardi 30 Mars 2010
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Il y a tout juste un an, le 29 mars 2009 à Loudéac,  Pierre-Charles Boudot débutait en compétition. Le dimanche 29 mars 2010, à Saint-Cloud, le fils de Marc Boudot, entraîneur trop tôt disparu, remportait son premier quinté, pour son quatrième essai à ce niveau. A 17 ans, il est déjà demandé par les grands professionnels…

Pas la peine de vous demander comment vous est venu l’amour des chevaux…

J’ai grandi avec eux, me suis mis en selle dès mon plus jeune âge, et j’ai toujours voulu devenir jockey. Heureusement, je n’ai pas trop grandi. Je mesure 1,69 mètre et je peux monter à 51 kilos.

Vous avez tout de même suivi les cours de l’AFASEC…

J’ai quitté Paray-le-Monial pour venir au Moulin-à-Vent, à Gouvieux et je suis resté à l’école durant deux ans. J’ai eu la chance, comme Mickaël Barzalona, d’avoir André Fabre, pour qui je travaille toujours, comme maître d’apprentissage.

André Fabre n’est-il pas un patron trop exigeant ?

Non. Tout se passe très bien. Il ne faut pas commettre la même erreur deux fois, bien sûr, mais on apprend vraiment beaucoup, auprès de lui.

Vous venez de signer votre premier quinté, avec Rysckly, pour Yves de Nicolay. A quoi avez-vous pensé, en passant le poteau ?

A mon père, très intensément. Une émotion vraiment particulière.

Avez-vous des modèles, dans le métier ?

Olivier Peslier est au sommet de son art, depuis un moment. Johann Victoire, qui a travaillé pour André Fabre, m’a donné beaucoup de précieux conseils.

Quels sont vos principaux « rivaux », dans la nouvelle génération ?

Mickaël Barzalona, bien sûr, et Flavien Prat. Tous deux sont très doués.

Dans le vestiaire, comment avez-vous été accueilli ?

Aucun problème, tout le monde a toujours été très gentil avec moi.

A votre avis, quelles sont vos qualités, et quels sont vos défauts ?

Les qualités, ce n’est pas à moi de répondre et, d’ailleurs, je ne sais pas précisément. Quant à mes défauts… Disons que bien se placer dans un peloton, c’est difficile. Toujours être au bon endroit, au bon moment… Je pense que l’expérience, au fil des courses, vous aide à bien vous positionner.

D’autres passions, dans la vie ?

Passion est un grand mot. J’aime bien le football, et je joue d’ailleurs avec l’équipe des jockeys. De temps à autre, j’apprécie un match de tennis. Et je ne dis pas non à de bonnes soirées avec les copains, quand mon emploi du temps le permet, car il n’est évidemment pas question d’arriver à l’écurie sans avoir les yeux en face des trous… De toute façon, je crois que je suis assez raisonnable. En tout. J’ai une vie bien rangée.

Vous vivez seul ?

Oui. Cela ne pose pas de soucis. C’était plus dur il y a trois ans, quand je suis arrivé au Moulin-à-Vent, et que je venais de quitter ma famille…

Votre objectif, cette année ?

Je dois totaliser 43 succès. J’aimerais bien passer professionnel, même si je sais que c’est une étape importante, et que je risque d’être moins demandé lorsque j’aurais perdu ma décharge.

Un rêve ?

Comme nous tous : gagner le Prix de l’Arc de Triomphe. Mais, avant même d’être au départ, il y a du boulot…

Vous avez un agent…

Oui. Hervé Naggar. Il m’est d’un grand secours. Je me rends d’ailleurs compte que je suis un véritable privilégié. A mon âge, être au service d’un homme comme André Fabre, et avoir Hervé comme agent, ce sont deux gros avantages. J’ai beaucoup de chance. A moi de ne pas la laisser passer.