Lundi 12 Avril 2010
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A 20 ans, David Breux a encore tout l’avenir devant lui. Mais, déjà, avec l’aide de son frère aîné, Stéphane, 24 ans, et de son père, Jean-Michel, 46 ans, il a laissé son prénom dans l’histoire du galop : le 27 mars 2010, à Strasbourg, dans le Prix de la Forêt Noire, une épreuve fournie pour 3 ans, Stéphane a passé le poteau en tête devant Jean-Michel et David. Le trio… à eux trois ! Du jamais vu…  

Une arrivée que vous n’êtes sans doute pas près d’oublier…

Je pense qu’elle restera gravée dans ma mémoire. Mon père était vraiment très ému. Nous n’y avions même pas pensé, avant le départ.

C’est donc votre père qui vous a donné envie d’exercer le même métier ?

Oui. J’ai suivi son exemple. Depuis tout petit, j’ai toujours voulu devenir jockey. Et comme j’ai eu la chance de ne pas mesurer 1,80 pour 75 kilos, j’ai suivi la voie normale. L’Ecole du Moulin à Vent, à Gouvieux, avec Carlos Laffon-Parias pour maître d’apprentissage.

Vous auriez pu plus mal tomber…

Un grand professionnel, avec une belle écurie. J’ai évidemment beaucoup appris, à son contact. Il me faisait beaucoup monter. J’étais également demandé, en tant qu’apprenti, par de grandes « maisons ». J’ai, par exemple, monté deux fois pour Jean-Claude Rouget, et j’ai gagné les deux fois…

Le 29 novembre 2008, vous avez remporté votre 70ème succès et perdu, du même coup, votre décharge…  

C’était avec Wifi, justement pour Carlos Laffon-Parias.

Avez-vous senti une différence, ensuite ?

Oui. L’année 2009 a été difficile à négocier. J’étais beaucoup moins sollicité, bien sûr. Mais je me suis accroché du mieux possible, et je pense que je n’ai pas mal tenu  le coup. D’ailleurs, 2010 ne démarre pas mal. Déjà une centaine de montes, 4 gagnants et beaucoup de places…

Pour qui travaillez-vous, désormais ?

Corine Barande-Barbe. Tous les matins, je monte deux lots, pour elle. Ensuite, je peux aller galoper des chevaux pour qui le souhaite, comme Marine Henry, entre autres. Corine Barande-Barbe est une excellente « patronne », elle me laisse libre de m’engager pour tous les entraîneurs qui le désirent.

Vous vous rendez régulièrement en province….

C’est vrai, de Marseille à Strasbourg, en passant par Nancy et tous les hippodromes où l’on fait appel à mes services. Mais je ne me considère pas comme un jockey « provincial ». Je suis souvent en région parisienne. Je fais confiance à mon agent, Stéphanie Ghroire, qui s’occupe également de Thomas Messina.

Des déplacements qui engendrent de la fatigue, non ?

Je voyage principalement en train ou en avion. Ce n’est pas spécialement éreintant…

Mais cela peut nuire à, sinon une vie de famille, tout au moins à une vie de couple, non ?

Je pars le matin, je rentre le soir, généralement pas trop tard… Un peu comme quelqu’un qui irait travailler dans un bureau. Rien d’extraordinaire. Et mon amie, qui est pharmacienne, a très bien compris que les week-ends  et les jours fériés, ce n’était pas le propre de ma profession…

Vous accordez-vous une petite « virée » de temps en temps, tout de même ?

Oui, bien sûr. Mais je n’en abuse pas. Je ne suis pas « du soir », et je suis plutôt un couche tôt. En revanche, je suis du matin…

Et ces petites fêtes, avec qui les partagez-vous ?

Beaucoup de mes amis sont extérieurs au monde hippique. C’est bien. Cela change un peu les idées. J’adore mon métier, mais ne parler que courses et chevaux finit par être lassant.

Avez-vous une autre passion, dans la vie ?

J’adore le moto-cross. Depuis deux ans, j’essaye d’apprendre toutes les « ficelles ». Je prends vraiment beaucoup de plaisir, avec ma machine, et d’ici peu, je compte bien disputer des courses réservées aux amateurs.

Comment envisagez-vous l’avenir proche ?

Disons que cela ne se présente pas trop mal. Je voudrais continuer d’avancer « gentiment », d’aller toujours en progression.

Rêvez-vous du Prix de l’Arc de Triomphe ?

Dans un premier temps, enlever mon premier quinté me suffirait amplement. Je n’en ai disputé que très peu, mais j’aimerais réellement en signer un. Ce sont des épreuves difficiles à gagner, et qui sont médiatisées… Quand on est jeune, il faut se faire connaître.

Vous avez 98 succès à votre actif…

J'espère que l’on pourra arroser le centième bientôt. Là, je ferai un effort pour ne pas aller me coucher trop tôt…