Mercredi 7 Juillet 2010
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Ce mardi 6 juillet, à Clairefontaine, Kevin Nabet, 18 ans, disputait son premier quinté d’obstacle. Tous ses espoirs ont failli s’envoler avant même le départ mais, finalement, avec Henriquet Le Seul, entraîné par son patron, François-Marie Cottin, il a réussi à s’imposer.

Retour sur ces circonstances exceptionnelles.

Vous avez bien franchi la haie d’essai, mais vous êtes tombé, ensuite… Que s’est-il passé ?

Mon cheval avait vraiment beaucoup de gaz, et il voulait sauter la haie suivante. J’ai tout fait pour l’arrêter et, en arrivant devant l’obstacle, il a fait « pile » et je suis passé par la « fenêtre »…

Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

J’avoue que j’avais les « nerfs » et j’avais surtout peur qu’il ne soit pas rattrapé… Cela commençait vraiment mal… Heureusement, ensuite, tout s’est bien déroulé et j’ai pu dessiner à Henriquet le parcours que je voulais. Comme quoi « une chute appelle un gagnant » n’est pas un vain dicton…

Et que vous adit François Marie Cottin, pour qui vous travaillez, désormais ?

Il m’a lancé : « Tu vois, les coups de pied au cul du matin, c’est profitable… ». Il a raison. Je suis un peu « branleur » et il sait me motiver.

Comment êtes vous arrivé chez lui ?

Cet hiver, à Pau, où j’avais commencé le meeting pour Jacques Ortet, il m’a proposé de le rejoindre à Chantilly.

Quel a été votre itinéraire, précédemment, et d’où vous vient cet amour des chevaux ?

Gamin, mon école, à Pau, a organisé une sortie, dans un poney-club. Ca m’a immédiatement plu. Mes parents m’ont inscrit dans un centre équestre et donné l’envie de devenir jockey. Je suis donc entré à l’AFASEC de Mont-de-Marsan, et j’ai eu Xavier Thomas Demeaulte comme maître d’apprentissage. Je suis resté 3 ans à son service et, même si j’ai pu signer 6 courses en plat, j’ai vite connu des problèmes de poids, d’autant que je suis très gourmand. Je ne montais donc plus beaucoup et je me suis tourné vers l’obstacle. Là, c’est Jacques Ortet qui m’a vraiment « mis en selle ».

Le passage d’une discipline à l’autre n’a pas été trop ardu, pas d’appréhension ?

Non.  J’ai gagné 4 de mes 10 premières sorties pour Jacques Ortet. J’ai rapidement été mis en confiance. Après 6 mois chez lui, j’ai monté pour beaucoup de petites écuries du Sud-Ouest et, cet hiver, donc, à Pau, j’ai eu cette opportunité de partir pour la région parisienne.

Adaptation facile ?

C’était un peu dur, au début. Quitter sa famille, ses amis… Mais je commence à bien « m’acclimater »…

Combien de succès, sur les balais, désormais ?

11. J’aimerais arriver à en glaner 10, en tout, cette année, pour pouvoir perdre ma décharge, l’an prochain.

Avez-vous un modèle, dans le métier ?

Christophe Pieux, sans hésiter une seule seconde. Et j’ai eu la chance de le côtoyer, à Pau.

Cette victoire, à Clairefontaine, c’est la plus belle, non ?

Ma première à Auteuil, avec Saint Harlem, m’avait déjà comblé. Mais là, un quinté… Pour un apprenti, comme-moi, c’est un peu un « Grand Steeple Chase de Paris »…