Jeudi 15 Juillet 2010
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Un peu plus d’une fois sur 4 dans les 5 premiers des quintés, il vient d’en enlever trois consécutivement, avant, mercredi 14 juillet au soir, de terminer troisième, en selle sur un outsider, de celui se disputant à Longchamp. Mieux, encore, avant cet « événement », il avait remporté la course B d’ouverture, avec son cher Un Air de Salsa. A 32 ans, Raphaël Marchelli a réalisé un superbe premier semestre 2010. Et ce n’est pas fini…

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Je suis né à Nancy mais, mes parents s’étant séparés, j’ai grandi à Toulouse. Là-bas, j’ai fait la connaissance de M. Louis Samson, un propriétaire qui avait des chevaux, dans sa ferme. Son frère était installé à Sartrouville, et Léon Gaumondy entraînait pour lui… Moi, à à peine 10 ans, je venais donner un coup de main à M. Louis, avec ses chevaux. Cela m’a tout de suite plu et il s’en est rendu compte. Comme j’avais le gabarit pour, il m’a conseillé d’entrer dans une école AFASEC.

Alors ?

Je suis allé au Moulin-à-Vent, à Gouvieux. J’ai eu Noël Pelat pour maître d’apprentissage puis, quand il a pris sa retraite, je suis tout naturellement entré au service de son gendre, Albert Hosselet, qui lui succédait. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’intégrer l’équipe d’André Fabre.

Toujours en tant qu’apprenti ?

J’avais encore un peu de décharge, oui. Mais je l’ai rapidement perdue, chez lui, où je suis resté 4 ans. Une excellente école, bien sûr.

Pourquoi l’avoir quittée ?

Je voulais voler de mes propres ailes, comme l’on dit. J’ai travaillé pour plusieurs professionnels, avant de décider de devenir « free lance ».

Et aujourd’hui ?

Je monte en priorité pour Stéphane Wattel, Alain Bonin, Alain Lyon, et Bertrand Dutruel…

Et, le matin ?

J’habite à Lamorlaye, à côté de Chantilly, mais je me rends régulièrement chez Alain Bonin et Alain Lyon, à Maisons-Laffitte, pour « galoper » leurs représentants. Et, dès qu’il y a une journée de courses à Deauville, un mini-meeting, ou même durant le « vrai » meeting, je suis chez Stéphane Wattel, pour l’entraînement.

N’y a-t-il pas eu, aussi, deux accidents, il y a quelques années ?

Une double fracture de la rotule, qui m’a longtemps mis sur la touche. Je commençais à bien revenir dans le circuit quand, à peine un an plus tard, suite à une nouvelle mauvaise chute, je me suis, entre autres, cassé le poignet…

Comment a réagi l’Association des Jockeys ?

Je les remercie encore aujourd’hui. L’Asso a vraiment tout remarquablement pris en charge. J’imagine, si elle n’existait pas… Tout seul, blessé dans son coin, avec tous les documents administratifs à remplir, les visites médicales à passer, le moral qui baisse… Heureusement qu’elle est là…

Des objectifs, à plus ou moins long terme ?

Je suis un compétiteur. Gagner le plus de courses possible, ne pas perdre celles où j’ai une première chance et, pourquoi pas, tomber sur un poulain, ou une pouliche, capable de s’illustrer dans les épreuves de Groupe.

Il n’y en a pas, à votre palmarès ?

Non. Quelques places, à ce niveau, et quelques succès dans de belles listed Races. Mais pas encore de Groupe.

Participer au Prix de l’Arc de Triomphe ?

Oui, bien sûr. Mais je préfère être au départ d’un Groupe III avec un bon espoir de m’imposer, qu’à celui du Prix de l’Arc en sachant que je n’ai rien à voir avec mes adversaires…

Vous avez très bien entamé 2010…

Oui. Pourvu que cela dure… Les entraîneurs ont fait du bon travail, moi, je ne fais que le terminer, du mieux possible. Les bons chevaux font les bons jockeys, c’est bien connu.

Comment expliquez-vous votre réussite dans les quintés : 771 participations, 37 victoires et 157 places ?

Les quintés sont des courses particulières. Là encore, tout le mérite en revient aux entraîneurs avec lesquels je collabore. Il faut savoir engager chaque cheval dans sa vraie catégorie, sur sa bonne distance, choisir la tactique adéquate pour lui en particulier, l’amener au top pour le jour J, être patient, car un mauvais numéro à la corde, parfois, dans ces pelotons touffus, peut tout remettre en question.

Ne craignez-vous pas d’être "catalogué" jockey de handicaps ?

Non. Ce n’est pas plus difficile de gagner un Classique qu’un quinté… Il suffit d’être assis sur du « gaz » et, évidemment, de ne pas être totalement maladroit.

D’autres passions ?

Le golf. Dès que nous le pouvons, car nous avons des emplois du temps très serrés, je retrouve Stéphane Pasquier, Thierry Thulliez et Dominique Bœuf pour de bonnes parties… Pour ce qui pourrait être le reste, les heures me manquent…

Avez-vous un modèle, au niveau de la monte, de la position, du sens du train ?

Non. J’essaye de prendre à chacun ce qu’il a de meilleur. Nous avons tous de petits défauts, même les « Cravaches d’Or ». Mais, en corrigeant ses propres erreurs, en premier lieu, en remarquant tel ou tel petit détail, qui fait la différence, chez l’un, un point positif, chez un autre, etc, et en en faisant un « mix » on tente, jour après jour, de se rapprocher du jockey idéal.

Le « mix » Marchelli n’est pas mal réussi…