Mercredi 24 Septembre 2014
Nicolas-LARENAUDIE

Nicolas Larenaudie, 20 ans, au service de Gérard Collet connaît une belle réussite cet été. Un an après son grave accident, le jeune jockey a appris à relativiser même si l’esprit de compétition ne l’a jamais quitté.

D’où tenez-vous votre passion pour les courses ?

Dès l’âge de 4 ans j’ai monté en club hippique. J’aimais monter à cheval mais il me fallait de la compétition. Car c’est une histoire de famille. Mon grand-père était le pilote Gaston Rahier, triple champion du monde en moto cross et double vainqueur du Paris-Dakar. Quant à mon petit frère il est coureur cycliste. Devenir jockey était un bon moyen pour moi d’allier ma passion et mon goût pour les victoires.

Où avez-vous réalisé votre apprentissage ?

J’étais tellement petit et maigre que je suis resté six mois au Moulin à Vent sans patron ! Je n’arrivais pas à tenir mes chevaux. Jusqu’au jour où l’on m’a placé chez Gérard Collet, mon patron d’apprentissage. J’ai gravi les échelons petit à petit. Il a vu que j’étais motivé et avais envie d’apprendre. Il m’a donné ma licence le jour de mes 16 ans.

Comment se passe votre collaboration ?

C’est un excellent maître d’apprentissage. Je lui dois beaucoup et le remercie pour l’attention qu’il me porte. Même s’il ne peut pas toujours me mettre en avant car il n’a qu’une quinzaine de chevaux à l’entraînement, et il en mériterait davantage, il me laisse monter pour l’extérieur. C’est grâce à lui si ma saison se déroule aussi bien.

Votre début de carrière a été marqué par deux accidents, dont un très grave le 18 mai 2013 à Maisons-Laffitte…

En effet, mon cheval s’est croisé les jambes, j’étais en milieu de peloton… Six jours de coma dû à un gros traumatisme crânien. Mes cervicales étaient également touchées. Je me suis réveillé, mes parents et mon patron étaient à mon chevet, je leur ai tout de suite demandé si j’allais pouvoir remonter à cheval. Un mois et demi après je reprenais l’entraînement, trois jours plus tard je regagnais pour mon patron…

Est-ce que cet accident a changé votre perception du métier ?

Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. Pour le reste, j’ai appris à profiter de l’instant présent car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. J’ai envie de m’appliquer encore plus pour réussir.

Actuellement, vous faites partie des apprentis les plus sollicités, un an après pensiez-vous revenir à ce niveau ?

Je dirais même que je suis encore plus sollicité qu’avant mon accident. C’est aussi grâce à mon agent Antoine Mortéo. J’ai la confiance d’entraîneurs comme Yohann Gourraud ou Jean-Michel Lefevbre. Je compte 26 gagnants et déjà 8 cette année. Je suis en avance sur l’année dernière alors que je me suis cassé la malléole au mois de février. Je suis conscient qu’il y a dans notre métier des passages de forme et de méforme, il faut en profiter.

Quels sont vos objectifs de carrière ?

Après la perte de ma décharge, je souhaite continuer à monter tous les jours. Monter de belles courses. La semaine dernière, j’ai participé à mon premier quinté avec Lone Ranger, j’espère en gagner un prochainement. J’ai envie de réussir comme mon grand-père l’a fait dans son sport.

 

Source : Marion Dubois - coursesepiques.com