Le mois d’octobre aura été riche en émotions pour le jeune Maxime Guyon, 25 ans. Après avoir passé la barre symbolique des 1000 victoires, il enchaîne sur un coup de cinq avant de confirmer qu’il sera le remplaçant d’Olivier Peslier pour porter la casaque des frères Wertheimer. À la fermeture de Longchamp, c’est l’occasion de faire le point avec lui sur sa saison et ses projets à venir.
Ce passage symbolique des 1000 victoires fait de vous le 17ème jockey en France à passer ce cap. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je ne pensais pas y arriver aussi rapidement. Je suis très ravi. J’ai commencé à compter en début de saison lorsque je me suis rendu compte qu’il me restait 115 gagnants à faire pour y arriver. Je me doutais que j’allais passer le cap cette saison. Avoir 1000 gagnants à mon âge, c’est beau. Les jockeys plus vieux en ont bien plus, il me reste encore du chemin…
Vous avez été choisi par les frères Wertheimer pour devenir leur jockey n°1. Que ressentez-vous ?
J’ai la chance de faire beaucoup de gagnants par an. Cela me permet d’être visible aux yeux des propriétaires. Je suis très fier de leur confiance.
Pouvez-vous nous raconter comment se sont passées les tractations ?
Quand les frères Wertheimer ont annoncé leur séparation avec Olivier Peslier, cela s’est fait dans la foulée. Lorsque des médias annonçaient que Mickaël Barzalona était pressenti, je savais d’ores et déjà que c’était moi qu’ils avaient choisi. Je trouve dommage que des journalistes aient parlé sans savoir, car cela a mis en porte-à-faux Mickaël avec Godolphin. Alors que nous savions déjà tout les deux que j’avais le contrat.
Avez-vous accepté d’emblée leur proposition?
J’ai eu besoin d’un temps de réflexion. Je n’ai pas pris cette décision importante dans ma carrière sur un coup de tête. Il m’a fallu 3-4 jours pour peser le pour et le contre.
Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
La durée. Je souhaite m’inscrire dans la durée. C’est pourquoi, j’ai proposé un contrat de 4 ans, qu’ils ont accepté. Je veux travailler sur du long terme. L’histoire Peslier-Wertheimer a duré 12 ans. Désormais, les propriétaires se tournent vers l’avenir, la jeunesse. J’espère durer tout autant qu’Olivier Peslier.
Est-ce que vous savez d’ores et déjà, si vous allez devoir opérer quelques changements dans votre monte en portant cette casaque ?
Non ce n’est pas prévu. Si les frères Wertheimer sont venus vers moi c’est que ma façon de monter doit leur plaire. Je vais continuer à monter pour gagner comme je l’ai toujours fait. Je reste néanmoins à l’écoute des remarques et des conseils.
Après quatre cravaches d’argent, vous n’avez encore jamais décroché la cravache d’or. En acceptant ce contrant, est-ce que vous laissez filer votre rêve doré ?
En acceptant ce contrat je mise sur la qualité plutôt que la quantité. Je ne vais pas me compliquer la tâche. Je préfère largement remporter de grandes courses avec cette casaque prestigieuse.
Quels chevaux vous ont marqué cette saison ?
Beaucoup de 2 ans de mon patron, mais celle qui m’a particulièrement plu est Alea Iacta qui vient de s’imposer à Saint-Cloud, dans le prix Thomas Bryon (groupe III). Elle devrait très bien évoluer.
Quels sont vos projets au cours de l’hiver ?
Je vais m’envoler pour Hong-Kong. Les hivers précédents, je suis parti au Japon mais c’est plus compliqué. Il y a des bons chevaux mais ce n’est pas facile de les monter. À Hong-Kong, je préfère la qualité de vie et j’ai déjà gagné des courses là-bas. Finalement, ce n’est qu’au mois de mars que je porterai la casaque bleue, coutures blanches, en France.
Source : coursesepiques.com - Propos recueillis par Marion DUBOIS