Avec des parents éleveurs de trotteurs et un frère Edouard entraineur de galopeurs - @ecuriedechitray - pour Alain de Chitray c’était : « les chevaux ou les chevaux ! » . Ses parents connaissent la difficulté et la réalité du métier. Réticents au départ, il l’ont laissé en faire son métier à force de le voir insister !
15 ans, le Moulin à vent à Gouvieux, l’apprentissage en plat à Cholet chez Henri-Alex Pantall, des débuts à l’obstacle à Maisons Laffitte chez Jehan Bertran de Balanda … c’était parti !
Il fait sa rentrée des classes avec 2 partants cet après midi à Auteuil après 3 mois d’arrêt dus à une chute impressionnante dans le « fameux » cross de Pau du 18 décembre qui lui a valu 5 / 6 fractures dans le pied gauche.
Retour sur une épreuve qui a fait couler beaucoup d’encre avec un lourd tribu :
« C’est une discipline que j’adore » nous dit -il spontanément, « c’est sur des cross que j’ai eu les meilleures sensations de ma carrière, des parcours toujours intéressants, où j’ai appris énormément, et pendant lesquels je prends toujours beaucoup de plaisir. Cela nécessite d’être très attentif. Malgré ce fâcheux accident, je n’arrêterai pas la discipline »
« Objectivement, les épreuves se sont professionnalisées, les choses ont réellement évolué dans le bon sens, les chevaux sont dressés pour de telles difficultés. Cela doit rester un beau spectacle, ces courses sont réputées pour cela. Le cross de Pau est mythique, et les spectateurs - turfistes - grand public s’y intéressent de plus en plus."
"Ce jour là, les choses ont pris une tournure inhabituelle. Cela n’aurait pas du se passer comme ça ! Je n’ai pas d’explications particulières … c’est un concours de circonstances, une part incontrôlée. Le nombre de partant n’est pas forcément le facteur déterminant de cette catastrophe… : à la sortie du tournant en direction de la banquette, un homme de piste nous a fait signe sur la droite pour nous prévenir que cet obstacle avait été décordé car un cheval et son jockey étaient accidentés derrière… mais au même moment, des chevaux en liberté arrivaient sur notre droite. Personne ne les a vu, notre attention était accaparée par ce qu’il se passait de l’autre coté au niveau de la banquette, nous avons perdu notre concentration .. On n’a pas compris ce qu’il se passait, tout est allé très vite. Il faut réagir et intervenir si vite mais avec des chevaux sans pilotes qui arrivent quasi à contre sens .. la tâche se compliquait. J’ai finalement eu beaucoup de chance, ainsi Thomas Beaurain, tombé en même temps. Nos chevaux n’ont pas eu cette chance. Peut-etre que des hommes de piste supplémentaires permettraient une meilleure gestion des lâchés …"
Il remercie l’Association et particulièrement Maria d’avoir toujours été là pendant toute sa convalescence pour le soutenir moralement et l’aider dans ses démarches administratives.
A 26 ans, le jeune jockey sympathique, free lance, travaille avec l’agent Stéphane Delhommeau. Ce sytème lui permet de se concentrer sur son métier et découvrir d’autres méthodes, chevaux, entraineurs … En forme, il est motivé pour faire mieux qu’en 2015 (avec 33 victoires, il a terminé son année 11ème au ranking), il sait que dans ce métier il ne faut jamais se relâcher pour garder sa place.
On lui souhaite le meilleur pour 2016 !
Bonne route Alain.
Propos recueillis par Carole Desmetz